Girls believe they are better than boys by the age of four


[Parenta, september 2010] Girls believe they are cleverer, better-behaved and try harder than boys at school from a very young age, new research has shown.

Such opinions are present from at least the time that girls are in their reception year, at the age of four or five, and persist throughout primary school.

Moreover, by the age of eight, boys appear to agree with their classmates, believing that girls are more likely to have what might be deemed the right qualities to do well at school. Children of both sexes also think that, in general, adults believe girls do better at school than boys.

The research, based on detailed questioning of 238 children in two Kent primary schools, was presented at the British Educational Research Association (BERA) conference on Thursday 2 September. It underlines the difficulties that teachers and educationists may face in trying to improve the performance of boys, who lag behind girls on average in most subjects throughout school.

Previous research has suggested that children’s beliefs about what is expected of them can create a “self-fulfilling prophecy”, as girls are perceived to be more likely to do well, then do so, and then expectations as to girls’ future performance are heightened.

Bonny Hartley, of the University of Kent, who presented the research, said: “By seven or eight years old, children of both genders believe that boys are less focused, able, and successful than girls – and think that adults endorse this stereotype.

“There are signs that these expectations have the potential to become self-fulfilling in influencing children’s actual conduct and achievement.”

The research involved presenting children, aged between four and 10, with a series of statements or “scenarios” such as “This child is really clever”; “This child always finishes their work” and “The teacher is taking the register in class and this child sits very quietly, waiting for their name to be called out”.

The children were then asked to point to a picture, in silhouette, of a boy or of a girl to say whether they thought the questioner was talking about a boy or girl.

On average, girls of reception age right through to year five said girls were cleverer, performed better, had better self-control/focus and were better behaved/more respectful. Boys in reception, year one and year two gave answers which were equally split between favouring boys and girls, but by year 3 their beliefs were in line with those of the girls.

Children were also asked to point at either picture in answer to a series of more direct questions such as “Who do you think are cleverer?”, or “Who are better behaved”? The results were broadly similar to those found through the “scenario” statements.

Ms Hartley also presented outline details of an investigation she carried out with 140 children in three Kent primary schools on how gender-related expectations of their performance might affect how they did in tests.

Children were assigned to two groups, with one told that boys do not perform as well as girls, and the other not told this. They were then tested in maths, reading and writing. Boys in the first group performed significantly worse than those in the second, while girls’ overall performance was similar in both groups.

Ms Hartley says the research supported claims that boys’ relatively poor performance nationally could be explained in part by lower expectations.
In the dissertation paper she completed for her Master’s, which formed the basis of the BERA presentation, Ms Hartley suggests changes to what goes on in schools that could help to break the cycle of lower expectations of boys.

Adults should think carefully before using phrases such as “silly boys”, “school boy pranks” and “why can’t you sit nicely like the girls?”, she argues, while schools should also address the policy of seating pupils in ability groups, which would tend to see more girls sitting on “higher achieving” tables.

Do you notice a difference in the way girls act towards boys or treat a child differently dependant on gender? Leave your comments below to join the discussion!

Source: University of Kent

Mixité à l'école : la fin d'un dogme [FR]


[Le Figaro, 14/09/2010]


Les effets pervers de la cohabitation filles-garçons sont mis en avant par des travaux de sociologues. Des expériences de séparation sont menées dans les autres pays développés, mais en France, la mixité est une valeur aussi ancrée que la laïcité.

Elles sont trois filles, assises sur la balustrade, devant le portail de leur lycée parisien. Jean serré, bouche maquillée. Ultraféminines. «S'il n'y avait pas de mecs? On y penserait encore plus, lance Julie avec un rire provocateur. Et puis entre filles, c'est supermesquin: jalousies, commérages…» Mais à côté d'elle, Mylène tempère: «En fait, ce serait peut-être moins dur. Les filles moches, ou celles qui ne sont pas populaires, ça doit être très violent pour elles, le regard des garçons.» Et la troisième de conclure, philosophe: «Ça dépend ce que tu cherches au lycée. Si tu veux bosser, c'est sûr que c'est mieux de pas être trop distrait par le reste. » Julie et ses copines ont du mal à imaginer ces temps lointains et barbares où filles et garçons vivaient séparés. Elles ne savent même pas que c'est une revendication de mixité dans la cité universitaire de Nanterre qui finit par embraser le printemps 1968. La mixité est pour elles une évidence. Comme elle le fut longtemps en France, depuis que la loi Haby la rendit obligatoire en 1975, faisant d'elle un élément aussi important que la laïcité dans l'édifice républicain français.

Mais la plus lumineuse des évidences finit un jour par être mise en question. Et la mixité ne fait pas exception. Quand la très sérieuse sociologue Marie Duru-Bellat, auteur d'ouvrages vantés par l'ensemble des tenants du progressisme scolaire, et insoupçonnable de dérive réactionnaire, publie cet été dans la revue de l'OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques) un article intitulé «Ce que la mixité fait aux élèves», le débat, très vite, s'anime. D'autant que la Revue française de pédagogie s'apprête à publier à son tour, sous la direction de la même chercheuse, un numéro consacré à ce sujet.


Meilleurs résultats pour les filles

Avant cela, toute remise en cause, et même toute interrogation sur les effets de la mixité, semblait intolérable. Michel Fize, auteur en 2003 des Pièges de la mixité scolaire (Presses de la Renaissance) en a subi les conséquences. Depuis, son argumentation a pourtant fait florès: toutes les études le prouvent, les filles obtiennent de meilleurs résultats à l'école, toutes catégories sociales confondues -même si les écarts se creusent au fur et à mesure que l'on descend dans l'échelle sociale- mais elles ont une moindre estime d'elles-mêmes que les garçons, se perçoivent comme moins brillantes, et s'orientent majoritairement vers des filières peu valorisées. «Tous les professeurs vous le diront, remarque François Portzer, professeur d'histoire-géographie, les filles sont moins dans une attitude d'opposition contre le système. Il faut dire que les images de réalisation de la virilité qu'on offre aux garçons passent par le foot, pas par l'école.» Résultat, des garçons plus turbulents, et des professeurs qui leur accordent 56% de leur temps, contre 44% aux filles.

Pire, certains s'inquiètent de l'effet potentiellement délétère de la mixité scolaire sur les garçons. «Il faut arrêter de croire que les enfants sont des anges asexués, proteste Jean-Louis Auduc, directeur adjoint de l'IUFM de Créteil et auteur de Sauvons les garçons! (Descartes & Cie, 2009). Dès l'apprentissage de la lecture, on voit que les filles s'en sortent mieux. Parce que l'apprentissage se décompose en différents moments, énoncé, exécution, vérification, correction et finition. Or les petites filles apprennent très tôt à exécuter des tâches, comme aider à mettre la table… Elles ont intégré ce processus. Les garçons, surtout dans les milieux populaires, sont souvent élevés comme des petits rois et ne sont donc pas préparés au métier d'élève. Au moment de la découverte de la différence des sexes, vers 5-6 ans, le garçon est tenté d'en conclure que l'école est faite pour les filles.» À cette différence culturelle, on peut ajouter une différence naturelle, celle d'une puberté plus précoce chez les filles, qui peut, à l'adolescence, perturber certains garçons.

«En 2003, se souvient Michel Fize, j'avais été conspué parce que j'avais écrit qu'il y a des différences physiologiques entre filles et garçons, et qu'on pouvait en tenir compte à certains moments du développement. Mais de toute façon, la donne a changé.» Car beaucoup l'ignorent, mais depuis 2008, la mixité n'est plus obligatoire en France. La retranscription d'une directive européenne sur les discriminations avait permis d'introduire dans la loi l'autorisation d'aménagements de la mixité pour certains enseignements.

La loi du 15 mai 2008 a ému les défenseurs de l'égalité homme-femme car elle coïncidait avec des revendications de groupes religieux pour revenir sur ce principe fondamental de l'organisation de l'école. C'est encore cette crainte qui limite la réflexion sur la question. Et qui fait de la France une exception puisque les écoles non mixtes ont fait l'objet, dans les années 2000 d'expériences diverses aux États-Unis, au Canada, en Allemagne, ou en Grande-Bretagne. Aux États-Unis, c'est George Bush qui avait autorisé ces expériences dont les résultats ont été jugés très positifs pour les filles issues des minorités. Encore ces jeunes filles étaient-elles toutes volontaires, ce qui fausse l'évaluation. Mais la revendication émanait autant de féministes radicales voulant sortir les filles des déterminismes sexués que d'extrémistes religieux. En Allemagne, où il s'agissait de développer des enseignements non mixtes, en sciences physiques ou en informatique, les résultats étaient très positifs pour les filles, même si leur réinsertion dans des classes normales, où elles se heurtaient à des stéréotypes renforcés, était difficile.

En France, où n'existe pas la tradition anglo-saxonne de séparation des sexes dans l'espace social, seul le privé hors contrat développe, de façon très marginale, des classes non mixtes. Dans l'enseignement catholique sous contrat, où la non-mixité est peu à peu devenue rare, on se veut prudent. Pour Claude Berruer, secrétaire général adjoint de l'enseignement catholique, «il faut avoir conscience que la mixité ne contribue pas forcément à une égale dignité garçon-fille. Mais un retour en arrière ne serait pas la solution. Bien sûr, nous avons des familles, notamment musulmanes, qui expriment des réserves et mettent le doigt sur des façons de vivre la mixité qui ne respectent pas la pudeur. On se désole du machisme, mais il faut réfléchir sur ce qu'on donne à voir du rapport au corps dans nos sociétés.» Et de fait, les quelques classes non mixtes de l'enseignement privé sous contrat sont plébiscitées.

Respecter la sensibilité des adolescents

Ainsi, le célèbre établissement Saint-Jean-de-Passy, dans le XVIe arrondissement de Paris, ancien lycée de garçons, s'est ouvert aux filles pour le primaire, puis pour le collège et le lycée. Mais le choix a été fait, au collège, de conserver des classes non mixtes. «Nous avons toujours pensé qu'il y avait une complémentarité des sexes, plaide Marie-Odile Idrac, qui dirige l'établissement depuis un an. Nous aménageons de longs moments de mixité, pendant les repas, les récréations, mais nous avons voulu développer une approche originale, respectant la sensibilité des adolescents.» Et dans les examens qui sont mixtes, les filles s'en sortent avec en moyenne deux points de plus que les garçons.

Au collège Stanislas, dans le VIe arrondissement, on laisse le choix aux élèves. Philippe, dont le fils est entré cette année en 4e, raconte: «Dans son ancien collège, Clément était classé “intello”. Il était harcelé par des garçons, souvent poussés par des filles plus mûres qu'ils voulaient impressionner. Mais à Stanislas, il est finalement dans une classe mixte, et cela ne pose aucun problème. Pour une raison simple: tout le monde est là pour travailler, pour apprendre. Garçons et filles jouent le jeu parce qu'ils savent que sinon, ils sont virés.»

De l'autre côté de l'échelle sociale, Mourad Rebrab, professeur à Belfort, observe lui aussi que les problèmes liés à la mixité révèlent surtout des carences de l'école. «Les filles sont en moyenne meilleures, mais elles sont plus fragiles. On en voit qui basculent et deviennent ingérables à la suite de problèmes familiaux graves, parce que personne n'est là pour les écouter. Chez elles, elles n'existent pas. On n'a pas de solution, on les exclut parce que le collège unique ne sait pas prendre en charge les élèves déviants.» Les garçons, eux, s'enfoncent dans l'échec et dans la frustration. Les filles ont gagné le droit d'être instruites au moment où l'école renonçait à la transmission au profit de nouvelles pédagogies. Mieux préparées à une absence de cadre, elles s'en tirent mieux, mais au prix de relations dégradées et violentes avec les garçons.

Jungen - das neue schwache Geschlecht?

[Deutsche Welle, 10.09.2010]

Sie machen die schlechteren Schulabschlüsse und schaffen es seltener auf die Universität. Offensichtlich werden Jungen im deutschen Bildungssystem gegenüber den Mädchen benachteiligt.


Alle größeren Bildungsstudien der vergangenen Jahre belegen eine Diskriminierung der Jungen. Sie lesen schlechter als Mädchen, sind ab der achten Klasse schlechter in Mathematik, erhalten seltener eine Gymnasialempfehlung, landen häufiger auf Förder- und Hauptschulen. Während 36 Prozent der Mädchen in Deutschland Abitur machen, sind es nur 28 Prozent der Jungen. Auch der Aktionsrat Bildung, ein Expertengremium, spricht von einer eklatanten Benachteiligung von Jungen im Bildungssystem.


Was sind die Ursachen? Warum kommen Mädchen im deutschen Bildungssystem besser klar? Und wie könnten Jungen stärker gefördert werden? Unser Thema in Journal Extra.


Moderation: Günther Birkenstock


Redaktion: Nils Naumann