MONTRÉAL, le 26 févr. /CNW Telbec/ - À l'occasion du 8 mars, le Conseil
du statut de la femme publie des portraits socioéconomiques traitant de
différents aspects de la vie des femmes au Québec et dans chacune des régions.
Ce regard sur l'égalité entre les femmes et les hommes constitue un tableau
statistique où sept thèmes sont abordés : la démographie, l'éducation,
l'économie et l'emploi, la conciliation des obligations professionnelles et
personnelles, le revenu, l'intégrité physique et psychologique et, enfin, la
participation des femmes au pouvoir.
En examinant les différents volets de la vie des femmes de la région de
Montréal, on constate des améliorations depuis 1996, mais des disparités par
rapport aux hommes ressortent encore. À bien des égards, le fait d'être femme
et d'habiter une région centrale ou encore une région dite ressource peut
tantôt accentuer, tantôt aplanir ces inégalités.
Démographie, immigration et familles
Sur le plan démographique, les changements affectent aussi bien la
distribution de la population sur le territoire que la répartition par âge.
Les femmes sont directement touchées par ces transformations puisqu'elles
forment la majorité de la population plus âgée. Beaucoup de Montréalaises, en
particulier des femmes âgées, vivent seules. En outre, la proportion de
familles monoparentales a augmenté de 2001 à 2006, pour atteindre 27,8 % de
l'ensemble des familles au Québec et 33,0 % dans la région de Montréal. La
grande majorité de ces familles, soit 77,9 % au Québec et 82,9 % dans la
région, ont une femme à leur tête.
La population immigrée représentait 11,5 % de la population totale au
Québec en 2006, en hausse de 20,5 % par rapport à 2001. Les personnes
immigrantes s'établissent encore très majoritairement à Montréal, et, dans une
moindre mesure, en Montérégie et à Laval. Ainsi, 86,3 % de la population
immigrée se retrouve dans la région de Montréal et de sa périphérie. Les
femmes de ces groupes font souvent face à des inégalités encore plus marquées
que la population féminine en général.
Décrochage et diplômes
À Montréal, les femmes âgées de 25 à 44 ans sont désormais plus
nombreuses que les hommes à détenir un diplôme universitaire, soit 39,7 % des
femmes comparativement à 36,6 % des hommes. Dans la région de Montréal, on
remarque que le taux de décrochage des garçons a subi une diminution de 1,3
point de pourcentage entre 2002-2003 et 2006-2007, passant ainsi de 37,7 % à
36,4 %. Pendant ce temps, le taux de décrochage des filles a connu une hausse
de 1,7 point de pourcentage, passant de 25,9 % à 27,5 %, situation
préoccupante, compte tenu des conséquences plus négatives sur leur taux
d'emploi.
Emploi et revenu
Avec la plus forte scolarisation des femmes, la différence entre leur
taux d'emploi et celui des hommes s'est atténuée à Montréal mais demeure
importante, passant de 12 points d'écart en 1996 à 10,3 points d'écart en
2006. Selon le dernier recensement, le revenu moyen d'emploi des femmes au
Québec correspondait à 68,6 % de celui des hommes. Dans la région de Montréal,
le revenu d'emploi des femmes équivalait à 70,2 % de celui des hommes. Cet
écart se répercute sur l'ensemble des sources de revenu, dont les revenus de
placements et de retraite.
Accouchement et avortement
Quant aux pratiques médicales entourant l'accouchement, le taux de
césarienne dans la région de Montréal est de 23 pour 100 accouchements tandis
que le taux d'épisiotomie est de 24,2 pour 100 accouchements par voie
vaginale. En comparaison, on enregistre au Québec en moyenne un taux de
césarienne de 21,4 pour 100 accouchements et un taux d'épisiotomie de 26,3
pour 100 accouchements par voie vaginale. Quant au taux d'avortement par 100
grossesses, il atteint 36,3 dans la région de Montréal, comparativement à 27,6
au Québec. Les corridors de service établis dans les grands centres comme
Montréal et l'ampleur de la population font en sorte que la région totalise
presque 40 % des interruptions volontaires de grossesse pratiquées au Québec.
Violence
Plus de femmes que d'hommes sont victimes d'actes criminels. On constate
malheureusement que la violence conjugale constitue la principale menace pour
les femmes. Dans la région de Montréal, 8 701 femmes adultes ont été victimes
d'actes criminels en 2006. Les femmes victimes d'actes criminels dans un
contexte conjugal représentaient 55 % des victimes adultes. En tout, 4 782
femmes et 885 hommes étaient victimes d'actes criminels dans le cadre
conjugal, soit environ cinq femmes pour un homme. Au Québec, 54 % de toutes
les femmes adultes victimes d'actes criminels le sont dans un contexte
conjugal.
Politique
Dans la sphère politique, la présence des femmes dans les lieux
décisionnels s'est accrue au cours de la dernière décennie. Toutefois, les
femmes demeurent souvent minoritaires dans les différents paliers de
gouvernement. Par exemple, au municipal en 2009, dans les 18 arrondissements
de la Ville de Montréal et les 16 municipalités de la région, sept femmes
occupent des postes de maire, ce qui représente 20,6 % des maires de la
région, comparativement à 15,9 % dans l'ensemble du Québec. De même, incluant
les 18 conseillères d'arrondissements, ce sont 63 femmes qui siègent comme
conseillères municipales (34,6 %) sur les 182 postes disponibles à travers la
région. Dans les conseils municipaux du Québec, 28,9 % des postes sont occupés
par des femmes.
Vous pouvez consulter le portrait statistique complet de la région de
Montréal, ceux de toutes les régions ainsi que le portrait national sur le
site Internet du Conseil au www.placealegalite.gouv.qc.ca.
Le Conseil du statut de la femme a pour mission de conseiller le
gouvernement et d'informer la population sur les questions d'égalité entre les
femmes et les hommes.